La lumière et la gestion de l'exposition en photo

La lumière, c'est la matière du photographe, c'est l'ingrédient principal d'une belle photo ! Qui ne s'est pas rendu compte de l'incidence d'une lumière de fin de journée sur la beauté d'un paysage ou d'un portrait ? On appelle cela l'exposition de la photo.

Qu'est-ce que l'exposition ?

Même dans des conditions de lumière plus banales, il est important de connaître quelques trucs qui vous permettront de restituer au mieux une scène, sans voir trop de surprises du style « ciel complètement grillé » ou encore « photo toute noire » !

Photo sous exposée
Une photo sous-exposée
Photo sur-exposée
Une photo sur-exposée

Capturer la lumière : comment ça marche, au juste ?

Avant toute chose, un petit point sur le fonctionnement de l'appareil photo (qu'il soit numérique ou argentique par ailleurs) :

  1. La lumière pénètre dans l'appareil via l'objectif.
  2. Le photographe appuie sur le déclencheur : on laisse cette lumière arriver jusqu'au capteur (ou la pellicule). On dit qu'on « expose » le capteur (d'où l'expression temps d'exposition…).
  3. La photo est enregistrée sur la carte.

Un constat simple (et très important) : plus on laisse de lumière entrer et arriver au capteur, plus la photo sera claire. Au contraire, moins on laisse entrer de lumière… plus la photo sera sombre. Et c'est là que ça devient intéressant, en pratique ! En effet, il existe deux moyens (détaillés dans les sections suivantes) qui permettent de jouer sur la quantité de lumière qui entre dans l'appareil et arrive au capteur : le temps d'exposition et l'ouverture du diaphragme.

Le temps d'exposition

Le principe est donc très simple : plus on laisse de temps à la lumière pour entrer, plus la quantité de lumière est grande, plus la photo est claire.

Lumière et exposition
Une pose longue sur la mer – © P. Lando

Une petite précision : ce temps d'exposition se mesure en millièmes de secondes, centièmes de secondes, dixièmes de secondes, secondes et parfois même en minutes voire heures pour les très très longues expositions ! On a les différentes situations suivantes :

AvantagesInconvénientsRésumé
Temps d'exposition courtPeu de chance de faire une photo floue. Impeccable pour des sujets en mouvement (sport…).Besoin de beaucoup de lumière, sinon la photo est sombre (« sous-exposée »).À utiliser quand il y a beaucoup de lumière : en extérieur par beau temps par exemple, ou si on peut utiliser le flash pour apporter de la lumière.
Temps d'exposition longBeaucoup de lumière a le temps d'arriver au capteur, donc on peut prendre une photo suffisamment claire même dans l'obscurité. Il est aussi possible de réaliser de jolis effets de « filet ».Une photo floue sauf si on ne bouge pas ou qu'on utilise un trépied…À utiliser quand il y a peu de lumière et que l'on ne souhaite pas utiliser le flash.

Bien sûr, quelques modulations peuvent exister avec ce tableau !

L'ouverture du diaphragme

L'ouverture du diaphragme, c'est simplement la taille du trou qui laisse passer la lumière au niveau de l'objectif. Plus il est grand, plus la lumière entre, plus il est petit…

La vitesse d'obturation et le temps d'exposition, ça marche ensemble : c'est une question de proportionnalité ! Plus on ouvre le diaphragme, moins on a besoin d'exposer longtemps, donc plus on peu augmenter la vitesse d'obturation, et inversement. Pas de panique : l'appareil s'occupe de faire cette correspondance (sauf en mode complètement manuel) : vous réglez la vitesse, il se charge de l'ouverture, vous réglez l'ouverture, il se charge de la vitesse.

Magique non ? 👌

Incidence de l'ouverture du diaphragme sur la photo

Alors pourquoi, me direz-vous, s'embêter avec ces deux paramètres, si au final, le résultat est équivalent ? Il y a une bonne raison : l'ouverture du diaphragme a une incidence sur le rendu de la photo, et cette incidence est de taille : il s'agit de la profondeur de champ (pour plus de détails à ce sujet, voyez la page consacrée à la profondeur de champ).

Pour faire simple : plus on choisit une grande ouverture de diaphragme, plus la profondeur de champ est petite (en d'autres termes, seule une petite partie de l'image est nette, le reste est plus ou moins flou), et plus on choisit une petite ouverture de diaphragme, plus la profondeur de champ est grande (la photo a alors tendance à être nette sur tous les plans : le sujet, l'arrière plan, etc.).

Valeurs d'ouverture de diaphragme conventionnelles

Il existe des valeurs d'ouverture de diaphragme dites conventionnelles. Fixées par une convention internationale, elles représentent autant de valeur d'ouverture que l'on retrouve généralement sur les appareils photo. Bien entendu, cette liste d'ouvertures conventionnelles n'est pas exhaustive : certains objectifs ouvrent plus, et/ou ferment plus.

Ces valeurs d'ouverture sont les suivantes :

  • ƒ/1,4
  • ƒ/2
  • ƒ/2,8
  • ƒ/4
  • ƒ/5,6
  • ƒ/8
  • ƒ/11
  • ƒ/16

Bon à savoir : les valeurs annoncées ci-dessus n'ont pas été choisies par hasard. En effet, d'une valeur à la suivante, la quantité de lumière que laisse passer l'objectif est multipliée par deux. Par exemple, quand vous passez d'une ouverture ƒ/2,8 à une ouverture ƒ/4, deux fois moins de lumière arrivera à votre capteur ! Vous pouvez prendre ces valeurs d'ouverture comme repères, notamment quand vous passez d'un appareil photo à un autre.

Pour aller plus loin…

Pour améliorer l'exposition de vos photos dans des conditions difficiles, tirez partie de la fonction bracketing automatique de votre appareil photo !