Rapata
Le but de ce séjour en Suisse était de nous transformer l’espace d’une semaine en bergers amateurs. Il s’agissait à la fois de surveiller, de garder et de prendre soin de différents animaux, dans les alpages du Valais suisse.
Comme certains le savent peut-être, nous possédons un certain nombre de chiens, et en particulier deux border collie, que nous emmenons travailler sur mouton en Haute-Marne une fois par mois.
Notre travail consistait donc là-bas à effectuer plusieurs tournées d’inspection par jour, afin de nous assurer que le bétail était en bonne santé, qu’il n’y avait pas de bobo, de nous assurer du bon état des parcs (filets, clôtures électrique) et de nourrir les deux chiens de protection, deux montagne des Pyrénées (patous) femelles répondant aux noms de Princesse et Cheyenne.
Nous avions aussi la charge de créer de nouvelles parcelles, où les bêtes n’avaient pas encore pâturé, pose de filet, démontage, pliage des filets…
Les photos ne sont toutes de très bonne qualité, mais la météo n’était pas toujours clémente.
Les chiens de protection.
Pour nous qui connaissons pourtant relativement bien le monde canin, nous n’avions jamais côtoyé de patous au travail. Je dis au travail car effectivement, et contrairement à ce que tout le monde pense, le montagne des Pyrénées n’a pas uniquement un rôle de dissuasion, il effectue un véritable travail, je m’explique. Les deux chiennes sont intégrées au troupeau, depuis leur plus jeune age, ici Princesse a plus de 14 ans, et Cheyenne moins de 2 ans, elle font donc partie intégrante du troupeau et le protègent contre les prédateurs, comme les renards ou les loups par exemple en aboyant et en les empêchant d’approcher. Nous n’avons pu le constater qu’avec le renard, qui rôdait autour du parc des moutons. En entendant aboyer les deux chiennes, nous sommes allés voir et effectivement le renard était à une trentaine de mètres des filets. J’ai une photo, mais par respect pour vos yeux, je ne me permettrai pas de la poster.


Autre exemple assez perturbant, pendant une tournée d’inspection, je regardait les moutons et l’état des filets, sans rien remarquer d’anormal. Arrivé au bout de la parcelle, je reviens sur mes pas, j’entends alors Cheyenne aboyer en surplomb de moi, j’observe et je la vois pousser quelque chose du museau, ce quelque chose roule alors sur quelques mètres, il s’agissait d’un agneau, bien mal en point. Cet agneau, malgré injection d’antibiotiques et de sélénium, n’a pas survécu. Cheyenne m’a clairement indiqué un problème dans le troupeau, et elle n’a pas cessé d’aboyer tant que je ne suis pas allé voir l’agneau en question.


Les vaches.
Ces vaches sont de race Hérens. Ce sont en réalité des vaches de combat, naturellement. Lorsqu’on place dans un pré des individus qui ne se connaissent pas, chaque vache va combattre contre une autre, une gagnante est désignée par la fuite de l’autre, chacun des deux va alors combattre contre une autre, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’une vache soit la gagnante, la reine… Un peu comme un tournoi si vous voulez. Ces combats ne sont pas dangereux et c’est le mode de fonctionnement de cette race. Des compétitions sont organisées entre éleveurs, la grande gagnante est la reine des reines.





Les moutons et les chèvres.
Le troupeau se constituait d’environ 300 têtes, brebis et agneaux de différentes races, et des chèvres. Pour la petit histoire, nous avions à tenir un journal (le journal des bergers), afin de rapporter la météo, le travail effectué et toute remarque ou anomalie que nous jugions importante à signaler. Tous les bergers amateurs qui se sont succédés ont bien joué le jeu, en écrivant avec beaucoup d’humour. Au fil du temps, certains animaux plus intéressants ou singuliers ont été nommés et leurs noms ont été rapportés dans ce journal.
Tic et Tac.


Chouquette.


Autre animaux.
Il y avait trois chevaux et un âne, à surveiller également.


Nos chiens.
Nos chiens travaillent régulièrement au troupeau, mais il ne sont pas encore assez sûrs et efficaces, dans ce cas précis, nous n’avons pas pris de risques et ils n’ont travaillé que dans les parcs fermés afin de déplacer quelques bêtes.
Diouk au premier plan, Esmée au fond (chienne d'une copine).

Diablo.

Botanique.
La vraie bergère qui nous accueillait en Suisse est un personnage atypique, particulièrement intéressant. En plus des connaissances dans le monde animal, elle semble connaître toutes les espèces de fleurs et de plantes qui ornent les alpages.
Nathalie et un de ses fils.

Achilée mille-feuilles

Campanule

Gentiane

Osier des alpes

Logement quatre étoiles.
Nous étions logés dans une yourte, munie d’un poêle à bois. Cette yourte était en surplomb d’un chalet d’alpage où nous allions nous ravitailler en bois et en eau. Il fallait donc monter le tout à dos d’homme en empruntant un raidillon dantesque. Les deux premiers jours étaient usants, puis au fil du temps, les jambes et les poumons se sont habitués aux dénivelé, à l’altitude (1820m) et aux efforts physiques intenses de la vie en montagne.




Voilà, c’était une expérience extraordinaire que nous essaierons de renouveler l’année prochaine si notre situation le permet, en restant une ou deux semaines supplémentaires.
En espérant vous avoir fait voyager un peu.
